La civilisation de la châtaigne
« Tant que nous aurons des châtaignes, nous aurons du pain », déclarait au XVIIIe siècle Pascal Paoli, l’emblématique homme d’état corse.
C’est dire si la châtaigne a fait partie intégrante de l’histoire de la Corse tout au long des siècles, sauvant de la famine des générations d’insulaires. Le châtaignier, appelé encore « arbre à pain », a même donné son nom à une région, la Castagniccia.
Une culture de survie
La châtaigne est cultivée en Corse depuis le XVe siècle, dans des petites exploitations familiales. Réduite en farine, cette céréale pouvait nourrir aussi bien les familles que les animaux. Ce sont les Génois, colonisateurs de l’île, qui dès le Moyen Age, incitèrent les Corses à planter des châtaigniers sur une grande échelle pour pallier les manques en période de disette. Bien leur en a pris car dès lors, la farine de châtaigne devient la base de l’alimentation corse. A la fin du XVIIe siècle, il était reconnu qu’un pied de châtaignier pouvait subvenir aux besoins nutritionnels d’une famille durant un mois. L'histoire en retiendra l’expression de « civilisation de la châtaigne ». La Corse demeure encore l’une des dernières régions du monde où la farine de châtaigne est consommée comme céréale.
Des qualités nutritives
La Corse regroupe environs 250 cultivateurs de châtaignes dont près de 200 dans la région de la Castagniccia, au nord-est de la Corse. Ces exploitations familiales produisent farine et produits transformés à partir d’une châtaigne plus riche en sucre et en matière grasse que ses congénères du continent. Naturellement sucrée et sans gluten, cette farine est idéale pour les desserts, pâtisseries, confitures ou marrons glacés. Outre ses qualités nutritives, la châtaigne corse est reconnue pour ses apports en minéraux tels le potassium, le fer et le magnésium. Elle bénéficie d’une AOP, appellation d’origine protégée, depuis 2006.
stlocavoilecorse.com
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